Filmszenen I „J’aime la sensibilité de Keller“ Interview mit Heino Ferch über Le Lion

Teaser Film Le Lion. Heino Ferch - Julien Keller.

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„J’aime la sensibilité de Keller“

Julien Keller, Joseph Kessel : initiales J.K.
Qui est donc le mystérieux narrateur du roman de Joseph Kessel ?
Un aventurier ? Un journaliste ? Un photographe ? Un peu tout cela
et bien plus. Est-ce un hasard s’il s’appelle Julien Keller, J.K ?
Rencontre avec son interprète Heino Ferch.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à ce film ?
Ce genre d’offre n’arrive qu’une fois dans la vie : une écriture parfaite, une histoire tragique, romantique, palpitante et, bien sûr, Alain Delon et Ornella Muti dans des personnages inventés par Joseph Kessel. A la lecture du scénario, les images des paysages africains défilaient devant mes yeux : je m’y voyais déjà ! J’ai alors appelé mon agent pour être sûr que ce n’était pas un rêve.

Comment avez-vous construit votre personnage de Julien Keller ?

J’ai imaginé la situation politique, économique et culturelle du Kenya dans les années 50 pour comprendre le climat dans lequel il vivait. J’ai lu la biographie de Joseph Kessel, puisque Julien Keller représente l’écrivain.

Qu’aimez-vous chez lui ?
La sensibilité dont il fait preuve. Il s’implique dans cette famille avec beaucoup de subtilité sans heurter personne. Il dépasse le stade de l’observation mais son influence sur les relations des uns et des autres est délicate et bienveillante. C’est une chose que Patricia saisit d’emblée. Elle sait qu’il n’est pas tueur d’animaux mais chasseur de photos. Ils partagent d’ailleurs une très grande complicité…
Oui et elle est immédiate parce qu’instinctive et basée sur une confiance mutuelle. D’ailleurs, alors qu’elle ne le connaît que depuis six jours, elle quitte sa maison et son univers pour partir avec lui. Mais il est vrai aussi que Patricia a des relations fortes avec tous les hommes. C’est une petite femme en devenir qui teste sa séduction.

Contrairement à ce qui se passe dans le roman, Julien s’éprend de la mère, Sybil Bullit…
Cette histoire d’amour n’existe qu’à travers les regards. Elle est, comme Julien, subtile et honnête. Il n’y a pas de baisers et il n’y en aura pas. Pour cette femme brisée par la solitude et la rudesse de la savane, Julien incarne tout ce qu’elle aime et qui lui manque : la société, la culture, ses amis. Mais elle ne cesse, pour autant, d’aimer son mari. Joué par Alain Delon.

Quelle image aviez-vous de lui avant de le rencontrer ?
Je savais que c’était une des plus grandes stars et qu’il avait joué dans les plus beaux films de la production cinématographique mondiale. Vous pouvez imaginer si j’étais excité à l’idée de lui donner la réplique !

Et comment était-ce ?
Très intéressant ! Il a une façon d’entrer dans son personnage si directe et si instinctive qu’il n’accepte aucune limite. Il se sert de toutes ses émotions personnelles comme d’une matière pour remplir son personnage. Et l’impulsion qu’il crée le conduit droit au coeur des scènes. C’était merveilleux d’avoir, pendant six semaines, la chance de jouer et de vivre constamment avec lui.
Et sa fille…
Anouchka est une petite fille extra. Elle a du talent et s’intéresse à tout : elle aime la littérature et se passionne pour le théâtre. A douze ans, elle parle déjà quatre langues, d’ailleurs elle jouait en anglais et en français.

Est-ce que son père l’aidait ?
Le premier jour Alain Delon était très nerveux. Jouer avec sa fille représentait, je pense, un enjeu et un moment exceptionnel pour lui. Il l’a aidée en répétant les dialogues et en lui donnant des axes de travail. Et après deux scènes, lorsqu’il a vu qu’elle était à l’aise, il s’est détendu. Pour le jeu, Anouchka s’en remettait à José Pinheiro qu’elle connaît bien et en qui elle a une entière confiance.

N’aviez-vous aucune appréhension à l’idée de passer six semaines isolé dans la brousse ?
Au contraire, j’étais impatient ! Et je n’ai pas été déçu : le matin je prenais mon premier café en regardant une cinquantaine d’animaux, antilopes, girafes, etc. s’abreuver devant le lodge. Ce silence, cette quiétude étaient propres à la méditation. De toute façon, la nature, là-bas, vous impose son rythme et il semble arrêté. Cet espace magnifique et intemporel est si prégnant qu’il existait à l’égal d’un personnage.

Propos recueillis par Diane Ermel

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